Рекомендована Отделом по культуре
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Piotr Ilitch Tchaïkovski

Piotr Ilitch Tchaïkovski

Piotr Ilitch Tchaïkovski

Universellement écoutée et appréciée, sa musique est très personnelle et d’une infinie sensibilité ; sa vie est un contraste permanent entre luxe et précarité1, scandale, triomphe et besoin de reconnaissance.

Piotr Ilitch Tchaïkovski est né le 7 mai 1840 à Votkinsk, une petite ville située dans l’Oural, dans une famille bourgeoise aisée2. Son père est ingénieur des mines, sa mère appartient à une aristocratie d’origine française. Comme il est de coutume3 chez les riches Russes, Piotr a une gouvernante d’expression française qui lui donne des premiers cours de piano.

A l’âge de dix ans, Piotr est envoyé à Saint-Pétersbourg où il entre à l’école de droit. Parallèlement aux études, il prend des cours de chant et de piano, chante dans une chorale.

En 1859 il est engagé comme secrétaire au ministère de la justice. Mais, complètement désintéressé par son emploi de fonctionnaire, il abandonne ce travail et s’inscrit au Conservatoire de Saint-Pétersbourg qui a récemment ouvert ses portes sous la direction d’Anton Rubinstein. Tchaïkovski y suit les cours de composition, d’orchestration, de flûte et d’orgue.

A Moscou, Nikolaï Rubinstein, le frère d’Anton, fonde le nouveau Conservatoire où il invite Tchaïkovski pour enseigner l’harmonie.

En 1867, Tchaïkovski compose sa Première symphonie. L’année suivante, il rencontre les musiciens du «Groupe des Cinq4» qui accueillent sa musique favorablement, car «elle est russe». Mais entre eux et lui, le fossé se creusera5. Tchaïkovski sera souvent accusé de ne pas faire une musique authentiquement russe. En effet, contrairement au «Groupe des cinq» qui pratique une musique dont l’inspiration ne repose que sur des thèmes issus du folklore russe, il se tourne vers l’Occident, en particulier dans le choix de ses sujets. Voici ce qu’il écrira pour répondre à ces griefs6 : «J’ai grandi dans un endroit paisible, imprégné7 depuis ma petite enfance de la miraculeuse beauté des chants populaires russes, si bien que8 j’aime passionnément toute expression de l’âme russe, bref, je suis un Russe cent pour cent».

Casse-Noisette

Casse-Noisette

Son premier opéra, Le Voïvode sur un livret9 d’Alexandre Ostrovski, créé en 1869 a peu de succès auprès du public moscovite contrairement à son poème symphonique Roméo et Juliette commandé par Balakirev l’année suivante.

Son célèbre Premier concerto pour le piano, il le compose en 1875 et le dédie10 à Nikolaï Rubinstein. Mais celui-ci juge cette œuvre très sévèrement.

Je joue le premier mouvement. Pas un mot, pas une observation. A dire vrai, je ne sollicitais pas un verdict sur la valeur musicale de mon concerto, mais un avis sur sa technique pianistique. Or, le silence de Rubinstein était lourd de signification : «Comment voulez-vous, mon cher, semblait-il vouloir dire, que je fasse attention à des détails, alors que votre musique me répugne11 dans son ensemble ?» Je m’armai de patience et jouai la partition12 jusqu’au bout. Un silence. Je me lève. «Eh bien ?» demandai-je. Courtois et calme au début, Rubinstein devint bientôt une sorte de Jupiter tonnant13. Mon concerto n’avait aucune valeur, était injouable14 ; deux ou trois pages, à la rigueur15, pouvaient être sauvées ; quant au reste, il fallait le mettre au panier ou le refaire d’un bout à l’autre. «Je n’y changerai pas une note, répliquai-je, et le ferai graver16 comme il est.» C’est ce que je fis.

Le Lac des cygnes

Le Lac des cygnes

Finalement, Tchaïkovski envoie cette œuvre à Hans von Bulow qui la crée17 à Boston avec succès. Par la suite, Rubinstein revient18 sur son jugement ; il inscrit ce concerto à son répertoire. Aujourd’hui, cette œuvre est l’un des concertos pour piano les plus joués.

L’année 1876 est marquée par sa rencontre avec Liszt et les débuts de correspondances avec une veuve fortunée19 Nadejda Von Meck. Celle-ci, grande admiratrice de sa musique lui versera pendant treize années une pension de 6000 roubles par an, lui permettant ainsi de se consacrer entièrement à la composition. Leurs relations ne seront cependant que «strictement épistolaires», ils ne se verront jamais.

L’année 1877 est une des plus sombres de sa vie. En février, la création17 du Lac des cygnes au théâtre Bolchoï est un échec total qui écartera20 ce ballet du répertoire pour de nombreuses années. En juillet, Piotr Ilitch se marie avec Antonina Milioukova. Nouvel échec douloureux. L’union se solde21 par une tentative de suicide en septembre et une séparation à l’amiable22.

Il fuit la Russie et s’installe tout seul à Montreux, en Suisse.

«Tu t’étonnes de me voir supporter la solitude sans en souffrir? Ah, cher ami, non seulement sans souffrir, mais avec une béatitude indicible23. C’est un mode de vie normal pour moi. Je ne puis être calme et véritablement heureux que lorsque je suis seul. Il va de soi24 que je ne suis nullement contre, et que j’ai même besoin de temps en temps de goûter à la compagnie des très rares personnes que j’aime et que j’apprécie, mais il n’empêche que25 c’est quand ma solitude est complète que je me sens le mieux.»

La Belle au Bois Dormant

La Belle au Bois Dormant

De son retour en Russie, il crée l’opéra Eugène Onéguine. En 1885, il est élu directeur de la filiale moscovite de la Société russe de musique et commence à se produire comme chef d’orchestre26. Il effectue des tournées de concerts en Europe où ses œuvres rencontrent un accueil triomphal.

En 1889, le chorégraphe français, Marius Petipa, qui dirige les théâtres impériaux à Saint-Pétersbourg lui commande un ballet avec comme argument27 La Belle au Bois Dormant de Charles Perrault. C’est aussi au théâtre Mariinski, que Tchaïkovski présente ensuite son opéra La Dame de pique composé en six semaines au cours d’un séjour à Florence. En 1891, Petipa lui commande alors un autre ballet : ce sera Casse-Noisette d’après un conte d’Hoffmann.

Le 5 mai, il participe à New York à l’inauguration de Carnegie Hall en y dirigeant ses œuvres. En 1893, à Cambridge, il reçoit docteur honoris causa28.

La même année, il compose sa Sixième Symphonie baptisée par la suite «Pathétique». La première, donnée à Saint-Pétersbourg le 28 octobre 1893 sous sa direction, laisse le public indifférent. Neuf jours plus tard, Tchaïkovski meurt du choléra. Mais ce qui ne pourra jamais mourir c’est sa musique magique. Sa musique qui est comme un reflet de sa nature hypersensible et tourmentée29. Sa musique qui bénéficie d’une orchestration riche et variée. Tchaïkovski est aujourd’hui un des compositeurs les plus célèbres et certainement le compositeur russe le plus populaire.

Материал подготовил Алексей Чернореченский (Нижегородский лингвистический университет).
На сайте автора www.chernorechenski.narod.ru можно познакомиться с его литературным и музыкальным творчеством.

Résumette
L’un des plus célèbres compositeurs a vécu une vie tourmentée où le succès alternait avec la critique impitoyable de ses contemporains. Sa musique sentimentale, avec un désir passionné de traduire le tragique et les passions humaines avec une sensibilité quasi-pathologique, a très souvent rencontré un accueil défavorable auprès du public. Assurément le meilleur symphoniste russe de sa génération, avec son don mélodique unique et le style russe très présent dans son œuvre, Tchaïkovski est resté à l’écart de la pléiade nationale des compositeurs. Et en même temps, très demandé et mondialement connu de son vivant, Tchaïkovski a vécu une vie heureuse et triomphale, et son apport à la culture est sans égal.

 

Pour les débutants
Le célèbre compositeur russe du XIXe siècle Piotr Tchaïkovski est né dans une famille d’ingénieur. Ses parents l’ont envoyé à Saint-Pétersbourg où Piotr étudiait le droit pour devenir juriste. Mais après les études et quelques années de travail, il est entré au Conservatoire. Puis il est allé à Moscou pour enseigner l’harmonie et a commencé à composer la musique. Sa musique pour les ballets Le Lac des cygnes, Casse-Noisette ou La Belle au Bois Dormant, ses opéras La Dame de pique ou Eugène Onéguine, ses concertos ou ses symphonies sont aujourd’hui les œuvres classiques qui sont inscrites dans les répertoires de tous les grands orchestres du monde et que le public adore.

1 précarité (f) — неустроенность
2 aisé — благополучный, обеспеченный
3 comme il est de coutume — как это заведено
4 Groupe des Cinq — под таким названием в Европе известна «Могучая Кучка» — творческое содружество пяти русских композиторов (Балакирев, Бородин, Кюи, Мусоргский, Римский-Корсаков)
5 le fossé se creuse entre qqn — растёт пропасть (разногласий)
6 grief (m) — нарекание, претензия
7 imprégné de — пропитанный
8 si bien que — так что
9 livret (m) — либретто
10 dédier — (зд.) передавать в дар
11 répugner — претить, быть противным, вызывать отвращение
12 partition (f) — партитура
13 Jupiter tonnant — Зевс-громовержец
14 injouable — негодный к исполнению
15 à la rigueur — в крайнем случае
16 faire graver — напечатать
17 créer — (зд.) поставить (муз. произведение); création (f) — постановка
18 revenir sur son jugement — изменить своё мнение
19 fortuné — богатый
20 écarter — (зд.) исключить
21 se solder par — заканчиваться чем-л
22 à l’amiable — по взаимной договорённости
23 béatitude (f) indicible — несказанное блаженство
24 il va de soi — само собой, разумеется
25 il n’empêche que — тем не менее
26 chef (m) d’orchestre — дирижёр
27 argument (m) — (зд.) либретто
28 docteur honoris causa — степень почётного доктора
29 tourmenté — неспокойный, измученный

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