L’Union européenne, qui ne comptait que six membres dans les années 50, en compte vingt-cinq depuis 2004, et elle peut désormais – et à juste titre – s’afficher comme un continent. S’étendant de l’Atlantique à la mer Baltique, elle réunit les régions occidentales et orientales de l’Europe pour la première fois depuis leur séparation par la guerre froide il y a 60 ans. De nouveaux élargissements se profilent déjà.
Portes ouvertes
L’Union européenne est ouverte à tout pays européen démocratique, doté d’une économie de marché et possédant la capacité administrative nécessaire pour faire face2 aux droits et obligations découlant de l’adhésion3. L’élargissement est par conséquent4 un processus continu.
L’Union européenne a fait beaucoup de chemin depuis que les six Etats membres d’origine ont joint leurs forces pour créer, en 1952, la Communauté européenne du charbon et de l’acier et, en 1958, la Communauté économique européenne, appelant les peuples d’Europe «qui partagent leur idéal à s’associer à leur effort».
L’Union européenne a déjà accueilli des vagues successives de nouvelles adhésions. Elle a également instauré un marché et une monnaie5 uniques et élargi son programme économique et social à la politique étrangère et de sécurité. La grande diversité culturelle et linguistique qui caractérise l’Union européenne s’enrichit à chaque élargissement.
Le dernier élargissement en date, de quinze à vingt-cinq membres, était le plus important dans l’histoire de l’Union. Il tire son origine6 de l’effondrement7 du communisme, symbolisé par la chute du mur de Berlin en 1989, qui a offert l’occasion, inattendue et sans précédent, d’étendre la stabilité et la prospérité des citoyens de l’UE à l’Europe centrale et orientale. Une des premières priorités de l’Union après l’élargissement est d’élever le niveau de vie des pays qui ont adhéré en 2004 (Chypre, la République tchèque, l’Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie et la Slovénie) aux niveaux de l’UE.
Tous gagnants
L’élargissement peut avoir un impact8 économique significatif, étant donné9 qu’un marché plus large et plus intégré favorisera la croissance économique tant10 des nouveaux Etats membres que des anciens. Les nouveaux adhérents tirent parti11 des investissements des sociétés situées en Europe occidentale et de l’accès au financement de l’Union en faveur12 de leur développement régional et social. Les entreprises des anciens Etats membres ont accès à de plus grands marchés pour écouler leurs produits.
Deux ans après l’adhésion, les économies des nouveaux Etats membres connaissent une plus forte croissance que celles des autres. Cette prospérité13 dont bénéficient14 ainsi les nouveaux adhérents contribue à réduire les écarts entre les niveaux de vie dans l’Union européenne. En même temps, l’accélération de la croissance des pays d’Europe centrale multiplie les possibilités d’exportation et d’investissement pour le reste de l’Union, à mesure que15 leur pouvoir d’achat augmente.
Les nouveaux pays membres auront parmi leurs tâches principales la responsabilité d’assurer la sécurité de leurs frontières orientales, qui deviennent à présent les limites extérieures de l’Union des vingt-cinq nations. L’UE doit disposer de frontières extérieures sûres si elle veut maintenir ouvertes ses frontières intérieures. L’Union fournit une aide considérable aux nouveaux membres, tant au niveau matériel que sous forme de soutien technique et de conseils, afin de rendre le contrôle des frontières dans les nouveaux Etats membres conforme aux normes communautaires.
Faciliter le processus d’intégration
L’expérience des élargissements précédents de l’UE a montré le bon fonctionnement du processus d’intégration communautaire. Toutefois, des changements importants sont toujours une source d’inquiétude et l’élargissement de 2004 ne fait pas exception à la règle. A elle seule, l’ampleur16 de l’élargissement a suscité17 beaucoup de questions parmi les citoyens des anciens et nouveaux Etats membres quant à l’impact qu’il peut avoir sur leur vie et leur travail.
Dans les quinze anciens Etats membres, les citoyens ont redouté18 un accroissement de l’immigration et/ou un afflux19 de main-d’œuvre bon marché. Quant aux populations des nouveaux Etats membres, elles ont craint de voir des capitaux étrangers s’emparer20 de leurs entreprises locales et se sont inquiétées des répercussions21 sur l’économie et les entreprises au niveau local. La plupart de ces craintes se sont révélées injustifiées.
Néanmoins, les inquiétudes quant à la taille et aux conséquences de l’élargissement ont persisté au sein des populations des anciens pays membres et sont un élément à la base du vote négatif sur le projet de constitution en France et aux Pays-Bas en 2005. Afin de répondre à ces préoccupations, les dirigeants de l’Union européenne ont convenu lors d’un sommet en juin 2006 que les prochains élargissements tiendront compte de la capacité de l’Union à assimiler de nouveaux membres. Il ne s’agira toutefois pas d’une condition préalable22 à l’adhésion. Les conditions à remplir pour adhérer à l’Union sont déjà clairement définies.
Les conditions d’adhésion
Le traité de Maastricht, entré en vigueur en 1993, dispose23 (à l’article 49) que tout Etat européen qui respecte les principes de la liberté, de la démocratie, du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, ainsi que de l’Etat de droit, peut demander à devenir membre de l’Union.
Des éclaircissements ont été apportés lorsqu’à leur réunion de Copenhague en 1993, les chefs de gouvernement européens ont fixé les conditions fondamentales d’adhésion. Avant d’adhérer à l’Union, les nouveaux membres doivent avoir :
— des institutions stables garantissant la démocratie, la primauté24 du droit, les droits de l’Homme, le respect des minorités et leur protection ;
— une économie de marché viable25 ainsi que la capacité de faire face à la pression concurrentielle et aux forces du marché à l’intérieur de l’Union ;
— l’aptitude26 à assumer les obligations découlant de l’adhésion, et notamment à soutenir les objectifs de l’Union. Ils doivent disposer d’une administration publique capable d’appliquer et de gérer la législation communautaire dans la pratique.
Prochain élargissement
Au moment où l’Union assimile les 10 nouveaux membres, l’échéance27 du prochain élargissement se rapproche déjà. La Bulgarie et la Roumanie, après avoir mené à bien les négociations, ont signé leur traité d’adhésion le 25 avril 2005. Ils devraient normalement rejoindre l’Union le 1er janvier 2007. Lors du sommet de décembre 2005, les dirigeants de l’Union européenne ont adopté les orientations budgétaires à long terme pour l’UE, pour la période allant de 2007 à 2013. Ces orientations tiennent déjà compte de l’adhésion imminente28 de la Bulgarie et de la Roumanie.
Entre-temps, les négociations d’adhésion avec deux autres pays candidats, la Turquie et la Croatie, ont officiellement débuté en octobre 2005. Les négociations avec la Croatie pourraient être menées à bien d’ici quelques années ; en revanche, les pourparlers avec la Turquie devraient durer sensiblement plus longtemps.
Une demande d’adhésion, introduite par l’ancienne République yougoslave de Macédoine en mars 2004, a été officiellement acceptée par les dirigeants de l’UE en décembre 2005. Aucune date n’a toutefois été fixée pour l’ouverture des négociations d’adhésion.
L’Union européenne se tourne aujourd’hui vers de nouveaux élargissements dans les Balkans occidentaux, qui pourraient aboutir à l’adhésion de la Bosnie-et-Herzégovine, de la Serbie-et-Monténégro et de l’Albanie. Elle estime que ces pays ont vocation29 à devenir membres de l’Union dès lors qu’ils seront prêts.
Résumette
L’Union européenne, qui ne comptait que six membres dans les années 50, en compte vingt-cinq depuis 2004. Elle a instauré un marché et une monnaie uniques et élargi son programme économique et social à la politique étrangère et de sécurité. La grande diversité culturelle et linguistique qui caractérise l’Union européenne s’enrichit à chaque élargissement. Deux nouveaux pays, la Bulgarie et la Roumanie, ayant signé leur traité d’adhésion en avril 2005, devront rejoindre l’Union européenne le 1er janvier 2007.
1 à juste titre – с полным правом, с полным основанием
2 faire face à – противостоять
3 adhésion (f) – вступление
4 par conséquent – следовательно, стало быть, таким образом
5 monnaie (f) – валюта
6 tirer son origine – происходить
7 effondrement (m) – крах, падение, развал
8 impact (m) – воздействие, влияние
9 étant donné – принимая во внимание, учитывая
10 tant… que… – как… так и…
11 tirer parti de – извлечь пользу
12 en faveur de – в пользу
13 prospérité (f) – процветание, преуспевание, благополучие, благосостояние
14 bénéficier de – получать выгоду от чего-л, извлекать пользу
15 à mesure que – по мере того, как
16 ampleur (f) – размах, масштаб
17 susciter les questions quant à – вызывать вопросы, касающиеся…
18 redouter – опасаться
19 afflux (m) – приток
20 s’emparer de – захватить
21 répercussion (f) – последействие
22 préalable – предварительный
23 disposer – (зд.) определять
24 primauté (f) – главенство
25 viable – жизнеспособный
26 aptitude (f) – способность
27 échéance (f) – время наступления (какого-л ожидаемого события)
28 imminent – предстоящий
29 avoir vocation à – быть предназначенным для…