Saut dans le quasi-inconnu…

Saut dans le quasi-inconnu…

Du 27 juin au 28 juillet, sous l’égide du Consulat Général de Russie à Strasbourg et en accord avec le Ministère d’Education de Russie, dix étudiants français de l’Université Marc Bloch (Strasbourg) ont effectué un stage linguistique à l’Université pédagogique d’Etat d’Omsk. Pendant tout un mois, outre les cours de langue russe, les étudiants ont pu bénéficier d’un riche programme culturel organisé pour eux dans la ville et la région.

Les week-ends, les Français étaient invités dans des familles afin de se plonger complètement dans la culture et la langue russes. Cet été restera pour longtemps dans la mémoire des étudiants français ainsi que des Omscovites, qui ont eu la chance et le plaisir de toucher quelque peu à la culture française.

Alexandra Chluchinskaia
Responsable du Centre de Ressources en français; Université pédagogique d’Etat d’Omsk.

Omsk ! c’est où ? ce fut la question que je me suis posée en moi-même lorsque le Consulat nous a proposé cette ville pour faire notre voyage linguistique en Russie ! Ainsi, nous irions en Sibérie, dans la ville même de Michel Strogoff ! Notre petit groupe de 10 étudiants avait choisi et bien qu’un peu déçus de ne pas partir pour Moscou, notre curiosité était tout affûtée pour ce qui allait sûrement être un voyage sortant de l’ordinaire…

Dès notre arrivée à l’aéroport d’Omsk, nous avons été baignés dans ce qui allait être l’ambiance de tout le séjour : la douceur et l’attention. Afin de nous acclimater aux différences du pays, tout nous était expliqué avec tant d’efforts et de sympathie pour nous dont la grande majorité ne parlait pas bien du tout le russe. Ce qui fut très intéressant, c’est d’être immédiatement confrontés aux conditions de vie des étudiants russes et franchement, nous leur tirons notre chapeau, car ils ont du mérite de poursuivre des études et de vivre dans des chambres austères !

Bien sûr, comme tout étudiant appelé à être studieux, nous avions des cours, patiemment donnés par nos jeunes et pédagogues professeurs (bravo à eux d’avoir supporté toutes nos ignorances !) qui inlassablement, nous instillaient les notions de grammaire, de vocabulaire, et tentaient de nous faire parler en russe !

Un point d’honneur est à mettre quant à l’organisation générale de notre séjour, toute l’équipe du bureau international s’est coupée en quatre pour nous accompagner et faire en sorte que nous soyons le mieux possible, avec eux, rien n’a été impossible ! Il est vrai que nous avons eu un rythme que l’on peut qualifier de russe : les cours, le déjeuner et les visites ! Nous sommes, je le pense, incollables sur les musées omskovites ! Nous avons pu ainsi découvrir nombre d’artistes inconnus jusque là ou nous enrichir de l’histoire et du développement économique de la région.

Notre visite, la première du genre à l’université pédagogique, a été un vrai évènement : les médias se sont déchirés pour nous demander des interviews, nous avons fait la une de la presse (mais oui !), les gens se retournaient dans les rues pour voir ces téméraires fransçouski qui ont passé l’Oural jusque-là. Et nous en gardons un excellent souvenir, des personnes d’Omsk, qui en dépit des difficultés de la vie quotidienne, ne ménagent pas leurs efforts pour recevoir et accueillir dignement leurs invités. Nombre de fois nous avons été invités dans les familles et comme si nous en faisions déjà partie, l’on mangeait, discutait, débattait tout naturellement.

Dans le centre culturel de Sibérie

De plus, on a été très touchés de voir l’amour (le mot n’est pas trop fort) qu’ont entre autres les professeurs de français pour notre langue, à tel point que l’étendue de leurs connaissances nous faisaient rougir de honte ! Mais cela ne s’arrêtait pas là et d’autres personnes (étudiants, habitants de la ville) ont su montrer leur attachement à notre langue, ce qui n’est pas facile dans un contexte marqué par l’expansion de l’anglais.

Incontestablement, tous ces moments humains furent très forts, entrecoupés d’excursions diverses, de bains dans les fameuses banias, de prise de connaissance avec les moustiques musclés dans la forêt…

Il est difficile de résumer toutes les impressions, les découvertes (qui sont finalement propres à chacun), mais la simplicité et l’ouverture de nos hôtes font partie des multiples qualités dont nous avons bénéficié.

Au final, que dire d’autre, sinon, inciter tous ceux qui veulent un peu sortir des sentiers battus et aller plus loin que Moscou, Saint-Pétersbourg, que l’âme russe s’étend bien au-delà et qu’elle marque profondément et à jamais !

Edmond Alain Thierry

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