Ce paysan poète, « rossignol obscène », semble se rapprocher d’un Rimbaud soviétique. Ange blond licencieux et féerique, il a laissé des sillons de feu derrière lui. Apre et doux, il est à la fois le frère du vent violent et celui du murmure des feuilles. Il est le petit matin où s’écoule le trop plein des brumes des champs et la fin des nuits dans les bars sordides. Un village oublié gît sous ses paupières, et le bleu infini des steppes laisse toujours poindre l’obscurité qui l’engloutira. Il était né pour être en exil, il se savait étranger et voué à une mort prochaine.
Sergueï Essénine
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