La Défense

L’Etat a décidé de donner à Paris un quartier moderne en poursuivant l’ «axe¹ triomphal» vers l’ouest. L’opération a délimité un périmètre de 750 hectares sur le territoire de trois communes: Courbevoie, Puteaux et Nanterre. Le projet a pris le nom de la Défense en raison de la statue de la Défense de Paris érigée à cet emplacement en 1883 à la mémoire de la guerre de 1870².

Créé en 1958, l’EPAD³ a mis en œuvre⁴ les principes du «mouvement moderne» qui préconisait⁵ l’absence de rues, la construction de tours en hauteur pour favoriser la lumière, la séparation des piétons et des voitures par le recouvrement des circulations (RER⁶, train, métro, routes) d’une dalle piétonne⁷ entourée par une autoroute circulaire; enfin un processus de construction industrialisé.

Evidemment, le projet n’a pas été réalisé d’un seul coup. Les premières tours ont été construites dans le «style international»: volumes simples et géométriques, hauteur limitée à 100 m. A la fin des années 1960 face à l’augmentation de la demande, l’EPAD a doublé la surface de bureaux (plus de 2 millions de m² aujourd’hui) en acceptant l’augmentation des gabarits. Les tours de la deuxième génération étaient plus hautes, mais les employés rejetaient ces tours gigantesques, ces grands bureaux, cet éclairage permanent au néon, la mauvaise insonorisation et la climatisation fantaisiste⁸. En 1976, alors que les bureaux manquaient à Paris, 100 000 m2 de bureaux restaient vides à la Défense. Le CNIT⁹ qui devait être une salle d’exposition la plus vaste possible, sans point d’appui¹⁰, restait vide 9 mois sur 12. On s’est mis à parler de la faillite de l’architecture moderne.

Le projet redémarre au début des années 1980 avec le grand centre commercial des Quatre-Temps. Les tours de la troisième génération sont étudiées pour être économes en énergie et pour répondre aux demandes des employés: elles se fractionnent, s’amincissent, se complexifient pour assurer un éclairage naturel à tous les bureaux individuels. Le volume du CNIT a été fractionné en 1989 pour créer un hôtel, divers services et surtout pour permettre de plus petites expositions.

Aujourd’hui, la Défense est le grand quartier d’affaire de l’ouest parisien situant au cœur d’un réseau de transports exceptionnel (bus, métro, RER, SNCF¹¹) que vient bientôt renforcer l’arrivée du tramway.

Mais la Défense, c’est aussi 30000 habitants qui vivent autour du Parvis¹². Petits commerces de proximité et magasins spécialisés y voisinent, avec le grand centre commercial des Quatre-Temps. Chacun peut trouver à la Défense ce qu’il cherche: le petit cadeau comme le beau bijou, le dernier CD comme l’appareil photo sophistiqué¹³, la dernière mode comme les articles de sport. A tout cet éventail¹⁴ de commerces s’ajoutent de nombreux cinémas, salles de spectacles et de sports, qui font de la Défense un endroit où il fait bon vivre et où l’on aime venir. La défense est aujourd’hui le cœur vivant et animé de l’ouest parisien. On vient de plus en plus nombreux de Neuilly, Courbevoie ou Puteaux pour y travailler, faire ses courses, flâner, se détendre.

Dôme IMAX

La salle qui vous assoit dans le film.

Grâce à son écran géant hémisphérique de 1144 m2 — le plus grand du monde — et à son système sonore digital, le Dôme IMAX vous donne l’extraordinaire sensation de faire partie intégrante¹⁵ du film. Les images sont si réelles qu’on se surprend parfois à tendre la main pour les toucher ou, au contraire, à fermer les yeux pour échapper à leur emprise¹⁶: une expérience que vous n’êtes pas près¹⁷ d’oublier.

Dans la salle, les sièges disposés sur une forte déclivité¹⁸ et inclinés eux-même à 35° permettant à tous — jeunes enfants compris — d’avoir une vision parfaite. Plus large que le champ de vision humain, l’écran hémisphérique couvre 86% de la surface totale des murs et du plafond. Voici pourquoi, littéralement «enveloppé» par l’image, vous éprouvez la sensation unique d’être «assis dans le film».

Depuis décembre 2000, le Dôme IMAX est fermé pour d’importants travaux de réfection¹⁹.

Grande Arche de la Défense

Vingt ans de polémiques sur la question de l’ouverture ou de la fermeture de l’axe historique de Paris ont été clos par la construction de la Grande Arche. Le cube évidé²⁰ ferme symboliquement la perspective… tout en laissant passer le regard!

Parfaitement alignée avec le Louvre, les Tuileries, les Champs-Elysées et l’Arc de Triomphe, la Grande Arche de la Défense domine majestueusement le quartier des affaires de l’ouest parisien. Dans la continuité des hauts buildings, légèrement désaxé, ce qui révèle son volume, cet étrange cube évidé est de proportions colossales. 300 milles tonnes de béton ont été nécessaires pour sa construction. Le vide central pourrait abriter Notre-Dame et sa flèche (100 m)… Revêtu de marbre blanc, de granit gris et de vitrages réfléchissants, il offre 115000 m2 de bureaux. L’arche abrite le ministère de l’Equipement et du Logement²¹, l’exposition permanente «Sources d’Europe» et la fondation²² «l’Arche de la Fraternité» vouée²³ à la défense des droits de l’homme.

Sa construction a été achevée le 14 juillet 1989 lors du sommet du G7²⁴.

La Grande Arche de La Défense a été conçue²⁵ par l’architecte danois Johann Otto von Spreckelsen qui est mort en 1987, deux ans avant d’avoir pu contempler son chef-d’œuvre terminé. Paul Andreu, architecte français, est associé au projet. Très connu dans le monde entier, il est l’auteur des réalisations architecturales non seulement à l’échelle nationale (aéroports de Roissy, de Nice, de Bordeaux et terminal français du tunnel sous la Manche) mais aussi des grands projets réalisés à travers le globe: aéroports d’Abu Dhabi, de Jakarta, du Caire, de Dar-Es-Salaam, de Bruneï, d’Osaka.

Paul Andreu définit ainsi son approche de l’architecture: «Ce que je cherche dans tout projet, c’est sa cohérence interne et son intelligibilité, mais en même temps sa relation avec l’extérieur. Une autre idée motrice²⁶ de mon travail est celle que tout ouvrage vivant sort incomplet des mains de l’architecte et qu’il faut le confier aux éléments, à la lumière, au vent, à l’eau, pour qu’il s’achève.»

Jeune encore, La Grande Arche est déjà un haut lieu du tourisme parisien. Situé à 110 m de haut, le toit est accessible par les ascenseurs panoramiques et offre une vue superbe sur Paris et la banlieue ouest. A première vue, ces gratte-ciel font penser à un morceau de Houston transporté en Ile-de-France.

Combien ça coûte ?

On parle beaucoup du coût des «grands projets». Or, il s’agit d’une opération de promotion immobilière²⁷, dont toutes les charges ont été payées par la vente des locaux construits.
Equilibré en recettes et en dépenses, le bilan²⁸ atteint 3,74 milliards de francs hors taxes²⁹. 3,74 milliards de francs de dépenses: ce sont, bien entendu, les coûts de promotion et de construction. Les 3,74 milliards de recettes proviennent à 88 % des investisseurs qui ont acheté les bureaux, pour 6 % environ de produits financiers et autres recettes diverses, et, à hauteur de 5,7 % seulement, de l’Etat.

Vendue à des investisseurs, la Grande Arche est un monument habité: 4 500 personnes y travaillent. Dans le même temps, le toit a reçu pour son premier exercice de fonctionnement 1 100 000 visiteurs; les revenus de cette activité financent la fondation «Arche de la fraternité».
Par différence avec les autres chantiers parisiens, l’originalité de la Tête-Défense est donc sa réalisation en promotion.

Cet ouvrage, mondialement salué, a certes été donc voulu, choisi et suivi de près par le chef de l’Etat, mais il n’a quasiment rien coûté au contribuable³⁰.