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Montmartre

Montmartre

Montmartre

La butte sacrée

La colline de gypse qui domine Paris au nord a connu, en l’honneur de Mars et de Mercure, des temples dont on possède encore quelques chapiteaux. Leurs noms fournissent une des étymologies du mot Montmartre (Mont de Mars).

Les carrières de plâtre exploitées par les Romains ont été utilisées comme lieu de refuge des premiers chrétiens. Au Moyen Age, la butte de Mons Martyrium devient un lieu de pèlerinage consacré à saint Denis: selon la légende, l’évangélisateur des Parisiens qui y a été décapité au IIIe siècle aurait alors marché jusqu’à l’emplacement actuel de Saint-Denis (banlieue au nord de Paris, célèbre par sa cathédrale, qui protège pendant des siècles des anciens gisants des rois de France) où il aurait été enterré. Sur la place de sa mort une abbaye a été élevée en l’honneur de ce patron de France; sa dernière abbesse a été guillotinée par la Révolution Française.

Mais Montmartre reste jusqu’à nos jours un haut-lieu de l’histoire spirituelle: ici se trouve une église la plus ancienne de Paris, sainte Jeanne d’Arc y avait dressé son oriflamme pendant le siège de la capitale, la Compagnie de Jésus y a été fondée par Loyola.

Le quartier pas comme les autres

Jusqu’au XIXe siècle, Montmartre garde son ambiance rustique: plus de 30 moulins au vent (qui broyait du grain, mais aussi de la plâtre, de la pierre, même des oignons pour la parfumerie), de nombreuses vignes, de petites maisons peintes aux couleurs vives qui dominent la colline — tout cela fait de ce faubourg pittoresque un lieu de prédilection des artistes et des flâneurs parisiens. En 1785, les fermiers généraux chargés de récolter les impôts royaux demandent à l’architecte Ledoux de cerner la capitale d’une enceinte fiscale, qui coupe la commune de Montmartre en deux: Montmartre intra-muros est soumis aux taxes. C’est seulement en 1860 que cette mini-république indépendante est totalement annexée à Paris pour devenir bientôt le berceau de la Commune en 1870-1871. En raison de la lumière des hauteurs et surtout de la modicité des loyers, la butte est colonisée par les artistes à partir du XIXe siècle: on pouvait y croiser Corot, Géricault, Renoir, Degas, Cézanne, Apollinaire, Utrillo, Braque, Picasso et d’autres. Aujourd’hui, pour éviter les excès du tourisme (chaque année la butte est fréquentée par plus de six millions de visiteur), la Mairie a interdit les cars touristiques le soir et le week-end.

La naissance du music-hall à Paris

Les affiches du Moulin-Rouge sur la place Blanche racontent la longue histoire de la tradition du French-cancan mise en musique par Offenbach. Un spectacle de music-hall (le mot apparaît pour la première fois en 1893 à l’Olympia) est celui de variétés. Pour ne pas concurrencer les théâtres, il était interdit de se costumer dans les café-concerts, de dire un texte non chanté, de jouer de la pantomime, de danser ou d’utiliser des accessoires, sous peine d’amandes sévères. Mais Lorge, en produisant en 1867 mademoiselle Cornélie, brise toute ces interdictions grâce à son interprétation des vers de Corneille et de Racine. Le succès est tel que le 31 mars 1868, le ministre a décidé d’abolir les restrictions ce qui libère les café-concerts et provoque la naissance du music-hall. Ainsi, en 1869, naissent les Folies-Bergères, et plus tard en 1889 le Moulin-Rouge à grand renfort d’affiches de Toulouse-Lautrec. En outre il y a des cabarets entre lesquels le plus renommé et le plus ancien est «Au lapin agile » , jadis cabaret des «Assassins». Il tient son nom d’une enseigne (peinte par l’humoriste André Gill) qui représente un lapin s’échappant d’une casserole. Racheté par Aristide Bruant en 1902, le cabaret était le lieu de rendez-vous des écrivains, poètes et peintres montmartrois jusqu’à 1914. Aujourd’hui le cabaret accueille de jeunes chanteurs qui font revivre les vieilles chansons françaises avant d’entonner leur répertoire.

Les moulins et les vignes

Devenu un quartier tout à fait «urbain» Montmartre a su néanmoins garder son caractère rural. «On y vient prendre de l’air frais» — disent parfois les riverains à propos de leurs visiteurs. De 30 moulins d’autrefois, il n’y a que 2 qui ont subsisté jusqu’à nos jours, rassemblés sous le nom de Moulin de la Galette, actuellement transformé en petite habitation privée, tandis qu’au début du siècle c’était une ferme-buvette et un bal musette qui inspirait des impressionnistes.

Les vignes sont aussi devenues la curiosité, et la communauté locale les protège soigneusement, car on cultive ici bien plus que le vin: sa tradition, qu’on fête chaque automne avec la participation de tous les artistes du coin, même si la production dépasse rarement 600 litres.

La bohème

Il est inutile de chercher à énumérer tous les artistes qui habitaient, aimaient et chantaient Montmartre — cela serait une litanie interminable. Leurs vies, leur création, leurs œuvres se mêlent ici en formant un ensemble complexe et riche d’allusions. Une seule petite place Marcel Aymé peut raconter beaucoup d’histoire. L’auteur du fameux «Passe-muraille» où la fantaisie se mêle à la fiction, y a vécu pendant sa période la plus féconde. Après sa mort, cette place a acquis la statue du «Passe-muraille» avec la tête de Marcel Aymé, sculpté par acteur et poète Jean Marais qui habitait à côté. La rue longeant l’espace Aymé débouche sur la place Dalida avec le buste de la chanteuse qui impose le respect et la tranquillité d’un Montmartre qu’elle a toujours aimé.

La basilique du Sacré-Cœur

La basilique du Sacré-Cœur qui est dressée au sommet du mont est sans nul doute le symbole de Montmartre. En 1876, en pleine guerre, on a commencé la construction d’une basilique qui devrait symboliser l’infinité de la miséricorde divine et la prière humaine permanente pour la paix. Les travaux n’ont été terminés qu’en 1923. Le style architectural ne fait pas l’unanimité mais il fait partie désormais des monuments préférés des parisiens. Paul Abadie est à l’origine architecturale de la basilique. Le premier aspect qui frappe, c’est la blancheur de l’édifice. En effet, il a été utilisé un calcaire qui ne retient pas la poussière. Ainsi, le soleil met en exergue les hauteurs et les précisons de la basilique, faisant briller d’un vif éclat les splendeurs du site. Juste à côté se trouve la place Saint-Pierre, qui doit son nom à la plus vieille église de Paris construite entre 1133 et 1147. Chef-d’œuvre d’art romain, elle vient de rouvrir ses portes après la rénovation, donnant l’exemple de la perfection et de la sobriété du style.

La place du Tertre

Sans doute, c’est l’endroit le plus touristique de Montmartre. On y trouve des marchands de souvenirs, des cafés et des dessinateurs qui ne manquent pas d’interpeler les passants pour leur dessiner le portrait. En 1871, 171 canons ont été rassemblés sur la place. Ayant pour ordre de les retirer rapidement, le général Lecomte n’a pas pu s’exécuter à temps. Le fait de vouloir retirer les canons de la place du Tertre a soulevé une émeute qui allait être à l’origine d’une guerre bien connue sous le nom de «Commune».

C’est au restaurant de la mère Catherine qui se trouve ici que le mot russe bistro («vite») a fait son apparition, amené par les soldats russes qui ont campé en 1814 sur la butte.

La Trésorerie d’art

De nombreux musées retracent l’histoire de la vie artistique qui a fait de ce mont «la capitale de la bohème» comme en témoigne le Musée de Montmartre. Bâtie en 1680, le plus vieil hôtel montmartrois a d’abord été la maison champêtre d’un acteur de la troupe de Molière. Au début du XXe siècle, l’aile donnant sur la rue a été divisée en ateliers d’artistes et accueilli Dufy, Suzanne Valadon et son fils Utrillo. Ouvert en 1960, le musée raconte la vie du vieux village. S’y mêlent les souvenirs des artistes parmi lesquels Pagnol, Malraux et Aristide Bruant, qui ont honoré ce quartier singulier. Des affiches et des objets font renaître l’époque où Georges Clémenceau était maire de cette mini-république. À côté de la place Tertre dans une petite ruelle se cache le musée Dali. Dans deux vastes sous-sols se sont exposées des sculptures, des gravures, des lithographies, des anamorphoses de l’artiste surréaliste. La mise en scène théâtrale, l’éclairage, les interventions de la voix de Dali créent un climat étrange non dénué d’humour. Juste au pied de l’escalier menant au Sacré-Cœur se trouve le Musée d’art naïf Max-Fourny. Les épouses Fourny ont réuni 500 tableaux et 80 sculptures d’artistes contemporains du monde entier. L’art naïf est caractérisé par des couleurs douces posées de manière uniforme, le refus de la perspective, des techniques provenant de l’art populaire. Les toiles simplifient la réalité, expriment le rêve et le fantastique, inséparables de l’esprit de ce coin parisien.

À la fin des fins, Montmartre n’est pas tout simplement «un quartier pas comme les autres». C’est un monde entier, un univers dont le charme est irrésistible et la beauté duquel en fait une vraie image du paradis à retrouver.

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