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La Marseillaise

La Marseillaise

La Marseillaise

Fruit de la Révolution française, l’hymne national accompagne la République naissante et combattante. Survivant aux deux Empires, à la Restauration et à l’Occupation, la République Française ne l’officialise1 définitivement qu’en 1946.

Claude-Joseph Rouget de Lisle, capitaine du génie2 en garnison à Strasbourg, compose cet air dans la nuit du 24 au 25 avril 1792 à la demande du maire de cette ville, le baron de Dietrich. Le chant, intitulé Chant de guerre pour l’armée du Rhin, se répand3 dans le pays. Un général de l’armée d’Egypte, François Mireur, venu à Marseille afin de mettre au point la marche conjointe4 des volontaires de Montpellier et de Marseille, le fait paraître sous le titre de Chant de guerre aux armées aux frontières. Les troupes marseillaises l’adoptent alors comme chanson de marche et l’entonnent5 lors de leur entrée à Paris le 30 juillet 1792. Les Parisiens le baptisent6 La Marseillaise.

Sous la Première République, cet hymne fait partie des airs et chants civiques qui ont contribué au succès de la Révolution. Les deux Empires, la Restauration et la IIe République lui préfèrent des chants de circonstance7. Il faut attendre la IIIe République pour que La Marseillaise retrouve son rang d’hymne national en toutes les occasions où les musiques militaires sont appelées à jouer un air officiel. L’Etat français le conserve et le Gouvernement de la France libre lui redonne un statut de premier ordre aux côtés de l’hymne officieux: Le Chant des Partisans. Enfin, La Marseillaise est instituée hymne national par la Constitution de la IVe et de la Ve République. En 1974, le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, la fait modifier d’après les partitions8 anciennes et ralentir le rythme. A partir de 1981, l’hymne sera de nouveau interprété d’après les partitions et le rythme en vigueur jusqu’en 1974. Parallèlement, la Marseillaise a été adaptée par des musiciens de variété ou de jazz.

Rouget de Lisle chantant pour la première fois la Marseillaise

Rouget de Lisle chantant pour la première fois la Marseillaise

La Marseillaise

Allons enfants de la Patrie,
Le jour de gloire est arrivé!
Contre nous de la tyrannie,
L’étendard sanglant est levé.
Entendez-vous dans nos campagnes
Mugir ces féroces soldats,
Qui viennent jusque dans nos bras
Egorger nos fils et nos compagnes9.

Refrain

Aux armes, citoyens,
Formez vos bataillons,
Marchons, marchons!
Qu’un sang impur
Abreuve nos sillons10!

Que veut cette horde d’esclaves
De traîtres, de rois conjurés11?
Pour qui ces ignobles entraves12,
Ces fers13 dès longtemps préparés?
Français, pour nous, ah ! quel outrage14,
Quel transport15 il doit exciter!
C’est nous qu’on ose menacer
De réduire à l’antique esclavage!

Quoi! ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers!
Quoi! ces phalanges mercenaires16
Terrasseraient17 nos fiers guerriers!
Grand dieu! par des mains enchaînées
Nos fronts sous le joug se ploieraient18.
Les vils despotes deviendraient
Les maîtres de nos destinées!

Tremblez, tyrans et vous, perfides19,
L’opprobre20 de tous les partis.
Tremblez! vos projets parricides21
Vont enfin recevoir leur prix.
Tout est soldat pour vous combattre,
S’ils tombent, nos jeunes héros,
La France en produit de nouveaux,
Contre vous tout prêts à se battre!

Français, en guerriers magnanimes22,
Portez ou retenez vos coups!
Epargnez ces tristes victimes,
A regret s’armant contre nous.
Mais ces despotes sanguinaires23,
Mais ces complices de Bouillé24,
Tous ces tigres, qui, sans pitié,
Déchirent le sein de leur mère.

Amour sacré de la Patrie,
Conduis, soutiens nos bras vengeurs.
Liberté, liberté chérie
Combats avec tes défenseurs!
Sous nos drapeaux que la victoire
Accoure à tes mâles accents25,
Que nos ennemis expirants
Voient ton triomphe et notre gloire.

Nous entrerons dans la carrière26
Quand nos aînés n’y seront plus.
Nous y trouverons leur poussière
Et la trace de leurs vertus.
Bien moins jaloux de leur survivre
Que de partager leur cercueil,
Nous aurons le sublime orgueil
De les venger ou de les suivre.

1 officialiser — официально признавать
2 génie (m) — инженерные войска
3 se répandre — распространяться
4 marche (m) conjointe — строевой шаг
5 entonner — запевать
6 baptiser [batize] — окрестить
7 de circonstance — соответствующие (политическому строю)
8 partition (m) — партитура
9 compagne (f) — (здесь) жена
10 …abreuve nos sillons — …орошит наши нивы
11 conjuré — заговорщицкий
12 entrave (m) — путы
13 fers (m, pl) — оковы, цепи
14 outrage (m) — тяжкое оскорбление
15 transport (m) — исступление, порыв
16 phalanges (f) mercenaires — полчища наемников
17 terrasser — сразить
18 sous le joug se ploieraient — поникнут под ярмом
19 perfide (m, f) — предатель
20 opprobre (m) — позор, бесчестие
21 parricide — отцеубийственный
22 magnanime — героический
23 sanguinaire — кровожадный
24 Bouillé — маркиз де Буйе, герой войны в Америке (1776), примкнул к сторонникам короля
25 mâles accents (m) — мужественные черты
26 carrière (f) — ристалище

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