Aude Magen, étudiante à l’université de la Touraine qui fait son stage à Samara à la faculté des langues étrangères de l’université pédagogique, a confié à FranCité ses opinions sur notre pays et notre ville.
Pratiquement toutes les personnes que j’ai rencontrées à Samara m’ont posé la même question. «Pourquoi es-tu venue en Russie? La France, c’est beaucoup mieux, non ?»
J’ai alors réalisé que beaucoup de Russes s’étonnent que les Français puissent aimer leur pays et s’y plaire. Et pourquoi pas ?
Lorsque l’on demande à tout bon Français à quoi lui fait penser la Russie, il répond presque à chaque fois: le froid, la vodka, le KGB, la mafia, les tsars, Moscou, Saint-Pétersbourg…
Jusqu’à maintenant, j’ai bien sûr pu expérimenter le froid et la vodka, mais ce n’est pas de ça dont je parlerai en premier lieu à mon retour en France. Je parlerai de ce qui m’a le plus personnellement marquée ici : Tout d’abord, du côté négatif, les transports publics. J’ai eu beaucoup de mal à supporter que l’on puisse se pousser autant pour monter ou descendre du bus et que l’on soit aussi serré. En France, peut-être parce que beaucoup de gens ont leur propre voiture, les bus sont très rarement bondés, ce qui ne rend pas aussi désagréable l’usage des transports en commun. C’est également difficile d’accepter que parfois, les gens soient si peu aimables et aidants dans la rue ou dans les administrations.
C’est un énorme contraste par rapport à l’atmosphère qui règne dans les appartements. Et c’est ce qui m’amène au côté positif. Ce qui m’a le plus séduite en Russie : les gens eux-mêmes. J’aime «l’âme russe» : excessive, passionnée, généreuse… Ici, tous les prétextes sont bons pour «faire la fête», il y a toujours quelque chose à célébrer, quelqu’un à féliciter: les bains, les fêtes, les jours de chaque profession (la police, les médecins…).. Je pense que nous Français n’avons pas autant de prétextes pour faire la fête et se rassembler.
Enfin, pour moi, la Russie, c’est le pays du «tout est possible», de l’incroyable, de l’inimaginable. J’ai vu des choses qui m’auraient parues impensables en France. (ici, les voitures roulent sur les trottoirs, les gens se baignent dans la Volga gelée…).
Une chose est sûre, je ne pense pas que «la France, c’est mieux». Comme chaque fois que je me retrouve loin de mon pays, je me rends compte que j’éprouve une certaine fierté à être Française. C’est un sentiment naturel. Mais, ça ne m’empêche pas de me sentir en Russie comme chez moi.