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Eva Green

Eva Green

Eva Green

Hollywood déploie son tapis rouge sous les pieds d’Eva Green, la fille de Marlène Jobert, qu’on avait découverte sous toutes les coutures1 dans Innocents, de Bernardo Bertolucci. La petite Française brûle les étapes2 : la voilà James Bond girl, un choix qui a valeur de consécration internationale. Son petit nom dans Casino Royale ? Vesper Lynd. Dans le panthéon des «beaucoup d’appelées, peu d’élues», elle rejoint Claudine Auger, Carole Bouquet et Sophie Marceau, escortes nationales historiques de l’agent 007. L’agent 007 ? Lui aussi a changé. Il a les traits massifs de Daniel Craig, acteur anglais vu récemment dans Munich, de Steven Spielberg.

Comment avez-vous été choisie pour ce rôle si convoité3 alors que Charlize Theron et Angelina Jolie étaient envisagées ?

J’ai passé des essais comme d’autres actrices américaines et anglaises plus connues que moi. Quelques jours avant le tournage, on m’a informée que j’incarnerais la partenaire de James Bond ! J’ai ressenti une grande émotion, comme un plongeon dans le grand bain. La productrice de Casino Royale, Barbara Broccoli, m’a beaucoup soutenue, mais c’est Daniel Craig qui m’a donné le coup de pouce4 final. Il m’a dit : «C’est vous que je veux !» Puis, j’ai immédiatement été immergée dans la lessiveuse5 hollywoodienne : il m’a fallu filer aux Bahamas deux jours plus tard. C’était génial et… stressant : on m’interviewait toute la journée alors que je n’avais pas commencé… interviews TV à la chaîne et tables rondes ; de l’esclavage, la pression maximale…

Le côté poupée et «femme-objet» des anciennes James Bond girls vous choquait-il ?

Oui, c’est pour cela qu’au départ j’étais hésitante. Ce qui m’a décidée, c’est que dans le film je suis l’égale de Bond : j’atténue son côté macho ! Vesper, mon personnage, sait le titiller6 sur les points sensibles avec un franc-parler7 qui n’est pas pour lui déplaire. En même temps, elle a une sensibilité et une vulnérabilité qui nous éloignent d’une Lara Croft.

Que pensez-vous de Daniel Craig, le nouveau James Bond ?

Sean Connery était mon préféré avant que je connaisse Daniel Craig. Je l’adore. Il est très beau et c’est un comédien parfait. Dans la vie, c’est un vrai gentleman, et en même temps c’est un mec-mec8 qui joue avec sa tête et son corps. Bref, c’est l’essence de l’homme !

Dans le film, James Bond dit à Vesper : «Je suis tombé amoureux d’une énigme.» Vous-même, êtes-vous énigmatique ?

Comme je n’entre pas dans un moule9 traditionnel et que je ne suis pas formatée comme beaucoup d’actrices hollywoodiennes, on me trouve «différente», avec une petite folie à fleur de peau10. Je suis dans une bulle, parfois inaccessible même dans la vraie vie. Pour moi, jouer, c’est comme une thérapie…

Votre entrée fracassante dans le star system bouleverse-t-elle votre vie personnelle et amoureuse ?

Oui. Je suis obligée de voyager beaucoup, et cela complique les relations. C’est difficile, mais c’est encore du domaine du possible…

La rumeur dit11 que vous sortez12 avec un acteur. Pensez-vous que les couples d’acteurs soient viables13 ?

Je me suis posé la question durant plusieurs années… Avec un acteur, on partage les mêmes névroses, les mêmes doutes, ça rapproche…

Malgré vos succès, vous semblez toujours douter. Comment fait-il pour vous rassurer ?

Il ne me donne pas de «trucs» ou de conseils, mais il partage mes projets et mes espoirs. Il me soutient, on vit une histoire d’amour, tout simplement…

Vous êtes restée très proche de votre mère, Marlène Jobert. Quel rôle joue-t-elle dans votre vie ?

Elle m’aide beaucoup, notamment pour la construction de mes personnages. Bon, ce n’est pas » maman, au secours ! » non plus ! En fait, je trouve qu’il est très difficile de travailler seule, j’ai besoin d’un œil extérieur. J’ai aussi un professeur de théâtre, Eva Saint-Paul ; avec ma mère, elles se complètent. Toutes les deux me donnent confiance…

N’est-ce pas agaçant14 parfois d’être une «fille à maman» ?

Vraiment, j’ai besoin d’elle. Elle me protège sans doute beaucoup trop, un peu à la façon des mamans juives, mais le fait que je vive en Angleterre me permet de mettre un peu de distance entre nous. Je vis à Londres, mais quand je viens à Paris, je dors dans ma chambre d’adolescente, chez maman !

Lorsque vous ne tournez pas, que faites-vous ?

Des choses banales… Je lis beaucoup, je fais du shopping sur les marchés, je vais au cinéma, je cuisine des petits plats ; mais je ne mange pas n’importe quoi, je fais attention à ma ligne15… Londres est aussi une ville idéale pour les rendez-vous professionnels, puisque mon but a toujours été de faire une carrière internationale.

A quoi ressemble votre «sweet home»16?

C’est mon premier appartement, j’ai donc commis beaucoup d’erreurs de décoration. J’ai commencé par n’acheter que des pièces énormes qu’on aurait pu placer dans un château ! Or, c’est un tout petit appartement, ses proportions n’étaient guère adaptées. J’ai dû tout revendre et tout repenser17. Les murs de l’appartement sont bleus. Il y a des tapis du Maroc et des peintures religieuses mexicaines. J’ai fait le choix de vivre seule, mais j’adore recevoir, je me mets aux fourneaux, que ce soit pour maman, mes amis ou mon amoureux. Lui n’habite pas Londres : comme moi, c’est un vagabond18.

Vous avez une sœur jumelle, Joy. Vous en parlez peu…

Nous sommes très différentes, mais je sais qu’on se rejoindra plus tard. Elle est plus terrienne19 que moi, elle s’est mariée, j’espère qu’elle sera heureuse… D’une certaine façon, on se ressemble, mais je ne me sens pas aussi mature qu’elle, j’ai l’impression d’être un bébé encore trop petit pour s’installer dans la vie. Certes, je suis une femme et ma vie est en rapport avec cet état, mais j’ai bien souvent l’impression de jouer un rôle qui n’est pas encore fait pour moi.

Quel rapport entretenez-vous avec votre image ?

Je suis une «narcissique négative». Je n’ai pas assez confiance en moi, je me préoccupe sans cesse de l’avis des autres, je mets trop de paranoïa dans mon rapport à autrui.

Si jamais tout s’arrêtait demain, vous avez un plan B ?

Je suis mélomane. J’aimerais beaucoup composer de la musique de films.

D’après http://archives.madame.lefigaro.fr

Résumette
S’il y a une actrice pour qui l’expression grain de star n’est pas galvaudée, c’est bien elle, Eva Gaëlle Green. Après avoir germé dans un terreau prédestiné — puisque arrosé par une mère comédienne, Marlène Jobert — , la petite pousse est très vite venue éclore sous la lumière des projecteurs dans «Innocents — The Dreamers» de Bernardo Bertolucci. Dès lors, la belle plante qu’elle est devenue, n’a cessé de croître : «Arsène Lupin» de Jean-Paul Salomé, «Kingdom of Heaven» de Redley Scott, «Casino Royale» de Martin Campbell, «A la croisée des mondes : La Boussole d’or» de Cris Weitz.

 

Pour les débutants
Eva Gaëlle Green est une jeune actrice française de 27 ans. Elle est née à Paris. Sa mère est une comédienne du cinéma Marlène Jobert connue dans les années 70. Depuis 2003, Eva tourne beaucoup : un film chaque année. Son travail le plus visible est le rôle de Vesper Lynd dans « Casino Royale », le dernier film sur l’agent secret James Bond.

1 sous toutes les coutures — (зд.) подробно
2 brûler les étapes — мчаться, не останавливаясь
3 convoité — желанный
4 donner le coup de pouce — подтолкнуть
5 lessiveuse (f) — (зд.) машина
6 titiller — ласкать
7 franc-parler (m) — свободное высказывание
8 c’est un mec-mec — это настоящий мужик
9 moule (m) — образец, модель
10 à fleur de peau — поверхностный, неглубокий
11 la rumeur dit — ходят слухи
12 sortir avec — встречаться с
13 viables — жизнеспособный
14 agaçant — раздражающий, надоедливый
15 faire attention à sa ligne — следить за талией
16 sweet home — (англ.) милый дом
17 repenser — обдумать заново
18 vagabond (m) — бродяга
19 terrien — земной (не витающий в облаках)

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