Il est né à Paris le 11 octobre 1951. Ses parents sont des immigrés juifs polonais, arrivés en France dans les années 30 et naturalisés1 au lendemain de la Seconde guerre mondiale, grâce à leur participation à la Résistance. Troisième d’une famille de quatre enfants, Jean-Jacques a vécu une enfance qu’il qualifie de banale, dans le XIXe arrondissement parisien, puis à Montrouge en banlieue.
Très tôt ses parents lui font apprendre le violon, puis le piano. A l’âge de 14 ans, il est choriste dans la chorale de l’église de Montrouge.
Après l’obtention de son diplôme de l’EDHEC2 à Lille, il revient à Paris et se sent regagné par la fièvre musicale de la capitale.
Après son service militaire, Jean-Jacques Goldman décide de reprendre le magasin d’articles de sport de ses parents. Parallèlement, il participe au groupe les «Taï-Phong» (Grand Vent en vietnamien) avec lesquels il enregistrera, de 1975 à 1980, quatre albums en anglais. Il effectue, par ailleurs, ses premiers essais en solo et enregistre trois disques, interprétés, cette fois, en français, qui passeront inaperçus.
Jean-Jacques Goldman est alors un artiste «à mi-temps»4 et continue son activité de vendeur. Il refuse même de partir en tournée avec le groupe pour ne pas perturber son quotidien5. Jean-Jacques s’investit6, certes, dans son activité musicale, mais il est avant tout un père de famille responsable.
Après la dissolution7, en 1980, des Taï-Phong, Goldman rencontre son premier succès en composant, pour les besoins d’un concours, des chansons pour une jeune interprète. Lauréate à plusieurs reprises, elle remporte le premier prix et enregistre son premier 45 tours8, signé par Jean-Jacques Goldman.
Rapidement, il est sollicité9 par de nombreux éditeurs qui reconnaissent son talent d’auteur. Parmi eux, Marc Lumbroso lui offre son premier contrat d’interprète solo. Son premier album qui paraît en 1981, connaît un succès fulgurant10 et s’écoule à près de 500 000 exemplaires.
Ce n’est qu’après de mûres réflexions, et plus d’un million d’albums vendus, que Goldman décide, en 1982, de se consacrer exclusivement à la musique et de renoncer à son emploi dans le magasin de sport familial.
En 1983, son titre11 «Comme toi», littéralement propulsé aux sommets des hit-parades, permet à Jean-Jacques Goldman de recevoir le Diamant d’Or de la Chanson Française.
Goldman devient la coqueluche12 des adolescents qui apprécient à la fois sa sincérité et son naturel ; plus qu’une idole, il est le grand frère d’une jeune génération. Ses trois albums suivants rencontreront un succès toujours croissant, et toucheront un public de plus en plus large.
Vedette de la chanson française, Jean-Jacques Goldman refuse, pourtant, le star-system13 et n’adhère pas aux règles du «show business». Il préserve sa vie privée, et n’accorde que de rares interviews. Quant à ses apparitions médiatiques14, elles sont souvent liées à des évènements humanitaires. En 1985, à la demande de Coluche, il écrit et enregistre «La chanson des restos», l’hymne des Restos du Cœur15.
En 1986, Jean-Jacques Goldman reçoit le prix de «L’artiste masculin de l’année» lors des Victoires de la musique. En 1987, son cinquième album «Entre gris clair et gris foncé» se classe numéro 1 au top album pendant quatre mois.
Au plus haut de sa carrière, Jean-Jacques Goldman ressent, pourtant, le besoin de changer de voie. Il renoue16 avec ses premières amours en formant un trio avec Carole Fredericks et le guitariste Michael Jones. De cette association naîtront plusieurs albums dont «Rouge», enregistré en 1993 à Moscou, avec le concours17 des chœurs de l’armée rouge. Les plus grands succès du trio seront réunis dans un album «Pluriel» qui paraîtra en 2000.
Depuis 1993, Jean-Jacques Goldman choisit d’associer18 son talent de compositeur et de réalisateur à celui d’autres artistes ; il écrit «Il me dit que je suis belle pour Patricia Kaas, puis, l’album «Aïcha», en 1996, qui lancera la carrière française de Khaled. Il produit, enfin, les albums de Johnny Hallyday «Lorada» et de Carole Frederiks «Springfield». On note surtout sa collaboration avec Céline Dion, pour laquelle il écrit, compose et réalise les albums «D’eux» et «S’il suffisait d’aimer» qui connaîtront un succès international.
Afin que la presse juge ses titres de façon plus objective, Goldman fait usage19 de pseudonymes : Sweet Memories, Sam Brewski, O. Menor… Ce dernier pseudonyme, qu’il utilise pour composer trois chansons pour Marc Lavoine, en 1993, est la transcription phonétique de «Homme en or» (om en or), traduction de l’anglais Gold man.
En 1996, paraît l’album «Singulier» qui réunit tous les plus grands succès de la carrière solo de Jean-Jacques Goldman. En 1997, il enregistre, pour le plus grand plaisir de ses fans, un nouvel album «En passant» qui s’écoulera à plus de 1 250 000 exemplaires.
En 2001, Jean-Jacques Goldman présentait son tout nouvel opus «Chansons pour les pieds», un album florilège20 des musiques qui ont influencé l’artiste tout au long de sa carrière : la musique celtique, le disco, le rock…
En juin 2003 paraît l’album «Un tour ensemble», enregistré lors de la tournée 2002. Après «Et l’on n’y peut rien», premier titre extrait de l’album, Jean-Jacques publie une toute nouvelle version de «Envole-moi», un de ses tous premiers tubes écrit en 1984.
Jean-Jacques Goldman, qui protège sa famille de la notoriété envahissante22, vit toujours dans un pavillon23 de Montrouge, en banlieue parisienne. Homme discret qui souhaite le rester, il s’est constitué une tribu24, entre famille et amis, qui lui permet de mieux accepter son statut de star nationale. Ses compositions font partie du patrimoine de la chanson française, alliant qualité et efficacité commerciale. Loin d’être un innovateur, il n’a pas l’ambition d’être autre chose qu’un chanteur populaire.
Résumette
Même sans le savoir, il y a de fortes chances que vous soyez en train d’écouter du Goldman… De Céline Dion à Patricia Kaas, en passant par Khaled, l’homme est en effet devenu un redoutable faiseur de tubes. Modeste sans affectation, il vit dans le même pavillon de banlieue depuis ses débuts, se méfie des paillettes du show-biz comme de la peste, et n’en veut même pas aux rock-critics qui, pendant des années, l’ont éreinté ! Il faut dire que le public, lui, a répondu présent depuis bien longtemps. Goldman est un homme en or, à tous les sens du terme.
Elle avait les yeux clairs et la robe en velours
A côté de sa mère et la famille autour
Elle pose un peu distraite au doux soleil
De la fin du jour
La photo n’est pas bonne mais l’on peut y voir
Le bonheur en personne et la douceur d’un soir
Elle aimait la musique surtout Schumann
Et puis Mozart
Refrain :
Comme toi, comme toi,
Comme toi, comme toi
Comme toi que je regarde tout bas
Comme toi qui dors en rêvant à quoi
Comme toi, comme toi,
Comme toi, comme toi
Elle allait à l’école au village d’en bas
Elle apprenait les livres elle apprenait les lois
Elle chantait les grenouilles et les princesses
qui dorment au bois
Elle aimait sa poupée elle aimait ses amis
Surtout Ruth et Anna et surtout Jérémy
Et ils se marieraient un jour peut-être à Varsovie
Elle s’appelait Sarah elle n’avait pas huit ans
Sa vie c’était douceur, rêves et nuages blancs
Mais d’autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C’était une petite fille sans histoires et très sage
Mais elle n’est pas née comme toi ici et maintenant
1 être naturalisé — получить гражданство
2 EDHEC — Ecole des Hautes Etudes Commerciales — высшая экономическая школа
4 travailler à mi-temps — работать половину рабочего дня
5 perturber son quotidien — нарушать свой обычный порядок
6 s’investir dans — вкладывать свои силы во что-л
7 dissolution (f) — распад
8 45 tours (m) — долгоиграющая виниловая пластинка (в 45 оборотов)
9 il est sollicité par — к нему все обращаются с просьбами
10 succès (m) fulgurant — головокружительный успех
11 titre (m) — (зд.) песня
12 coqueluche (f) — (разг.) любимчик
13 star-system (m) — создание культа звезды
14 apparition (f) médiatique — появление в СМИ
15 l’hymne des Restos du Cœur — подробно см FRANcité 7
16 renouer — возобновлять отношения
17 avec le concours — при участии
18 associer qqch à qqch — (зд.) соединять
19 faire usage de — пользоваться чем-л
20 florilège (m) — сборник
22 notoriété (f) envahissante — назойливая известность
23 pavillon (m) — небольшой загородный дом
24 tribu (f) — (зд.) круг общения