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L’architecture française

L'Hôtel de Cluny

L’Hôtel de Cluny

Le terme «officiel», employé de nos jours par rapport à n’importe quel phénomène de l’art, a plutôt un sens péjoratif : engagé dans la vie politique. Une sorte d’arrière-goût après le totalitarisme. Aujourd’hui, où la culture se présente comme une force indépendante, comme un business qui rapporte du profit, cette perception est plus qu’évidente. Or, cet état de choses1 n’était pas toujours le même. Autrefois, l’art servait les intérêts des classes possédantes2 qui le créaient. Celui qui paie commande la musique. Rappelons-nous tous ces peintres et compositeurs de la cour qui étaient les auteurs du soi-disant «art officiel». Mais comment faire avec l’architecture qui, inévitablement, exige l’investissement des capitaux ? Donc, il faut différencier les notions de «l’art officiel» (constructions d’Etat) et de «la commande sociale» (architecture laïque3), mais on y arrive plus tard.

En France, c’étaient au premier abord les Romains qui ont apporté en Gaule différents types de bâtiments sociaux. Il reste un nombre assez grand des constructions civiles de cette époque : la Porte de France et le Pont du Gard4 à Nîmes, les arcs triomphaux à Orange, aussi que plusieurs théâtres et amphithéâtres. Il ne reste presque pas de traces architecturales des deux premières dynasties franques, mais on est certain que les Mérovingiens et les Capétiens possédaient leurs résidences à Soissons, Compiègne, Attigny, Nogent.

Aux Xe et XIe siècles, la villa romaine connaît des transformations considérables. Les châteaux proprement dits n’apparaissent pas avant le Charlemagne5. Les serfs6 sont repoussés dehors. Aux XIIe et XIIIe siècles, les grands châteaux étaient en général encerclés de deux murs concentriques. Au centre se trouvait le donjon, le plus grand et le plus important bâtiment du château. Le deuxième mur n’était pas renforcé autant que le premier étant situé plus en bas.

Le propriétaire occupait les chambres d’en haut de la tourelle principale qui étaient luxueusement ornées. Aux XIVe et XVe siècles, les châteaux perdent peu à peu leur aspect imprenable. L’ornement architectural ressemble à celui des églises de la même époque. Les plus beaux exemples sont : l’Hôtel de Bourgtheroulde à Rouen et l’Hôtel de Cluny à Paris.

La Cité de la musique

La Cité de la musique

La Renaissance Française du XVIe siècle est un mélange réussi de détails antiques et de formes françaises. Les châteaux de cette époque se classent en deux catégories. Les uns gardent l’aspect des châteaux féodaux (Vigny, Chambord7, Pierrefonds), les autres voient l’élimination8 consciencieuse des détails rappelant l’époque passée (les exemples de ces «châteaux de distractions»: Azay-le-Rideau et Chenonceau en Touraine, Fontaine-Etoupefour et Belleau en Normandie).

L’amour pour la symétrie apparaît au XVIe siècle où, au lieu de l’uniformité à petite échelle, s’instaure l’uniformité à grande échelle. Le sommet le plus célèbre de cette esthétique architecturale est le complexe de Versailles bâti sous Louis XIV par Hardouin-Mansard.

A l’époque de la Restauration, peu d’architectes suivaient les principes d’éclectisme (quand tous les styles sont considérés également exemplaires), la plupart s’inclinant au classicisme ou romantisme. Pas d’esthétique commune, pas de système concret. C’est surtout manifeste dans les quartiers érigés à ce temps-là derrière les églises de la Madeleine et Notre-Dame-de-Lorette à Paris. Les rues sont un assemblage chaotique des esquisses venant de toutes les époques.

La stagnation finit sous Napoléon III qui soutenait largement l’architecture. Les palais du quartier Saint-Germain égalent les hôtels aristocratiques d’antan10 en luxe et les surpassent en confort.

Le XXe siècle est une période critique dans l’histoire de l’art. Plusieurs artistes voulaient rompre avec les canons classiques. Le style moderniste sert de point de référence qui ne s’est pourtant pas fixé comme style dominant à cause de l’abondance de désinvoltures11 romantiques. Trois courants contestent la dominance: architecture rationnelle, romantisme national et style néoclassique. Parlant du style néoclassique, il faut mentionner le Théâtre des Champs-Elysées à Paris (1911-1913, Auguste Perret), caractérisé par la noblesse des traits.

L’institut du monde arabe

L’institut du monde arabe

Le problème des cités-dortoirs12 se met en avant dans l’atmosphère tendue d’entre-deux-guerre13. Le rationalisme entre en scène, le leader étant Le Corbusier. L’introduction de nouveaux matériaux (béton armé et verre), l’élaboration de nouveaux types d’ossatures14 et l’usage des murs écran ont permis d’obtenir une plus libre planification des bâtiments. Grâce à cela, on a éliminé le fossé entre les aspects décoratifs et pratiques.

Les années cinquante voient la conception des grands ensembles architecturaux. Le style consécutivement inventé est surnommé «Hard-French». Néanmoins, en 1968, les protestations réitérées15 s’éclatent en France, les gens critiquant le principe fondamental de la construction de masse, la triade «métro, boulot, dodo16«. Sous Valéry Giscard d’Estaing, la construction de hauts bâtiments est strictement réglementée, ce qui stimule la création des formes urbaines harmonisant avec l’environnement. On voit les résultats positifs de cette politique sous François Mitterrand : l’Institut du monde arabe à Paris (Jean Nouvel), l’Ecole de Danse de l’Opéra de Paris à Nanterre (Christian de Portzamparc).

Pendant la dernière décennie du XXe siècle, l’autorité de l’architecture française agrandit fortement. Ce phénomène est lié en particulier avec la tendance de ne pas opposer le patrimoine à l’actualité, mais au contraire, de les unir. La reconnaissance de l’architecture française s’est manifestée en décernement17, en 1994, du Pritzker Prize à Christian de Portzamparc, récompense la plus honorable chez les architectes. L’érection à Paris de la Cité de la musique, qui lui a pris plus de 10 ans, a raffermi18 les positions de Portzamparc. Cette Cité est harmonieusement inscrite dans le contexte parisien.

Azay-le-Rideau

Azay-le-Rideau

Aussi bâtit-on plusieurs édifices d’enseignement, musées et bibliothèques : Historial de la Grande Guerre à Péronne (Henri Ciriani, 1990), Musée archéologique à Saint-Romain-en-Gal (Philippe Chaix et Jean-Paul Morel, 1996), Université des arts et sciences humaines à Grenoble (Anne Lacaton et Jean-Philippe Vassal, 1996)…

Quoique l’architecture française sorte de sa chrysalide19 de nouveau et les dernières décennies en France aient connu un essor dans le domaine social, culturel et artistique, le but essentiel des architectes d’aujourd’hui est de modifier les quartiers existants, érigés les derniers 20-30 ans et d’y améliorer les conditions de vie. Il est évident que la commande officielle vient jouer un grand rôle. Répondant aux besoins immédiats, l’architecture laïque et officielle reflète les courants sociaux de l’autre côté que l’architecture religieuse : la vie sociale de l’individu et ses accomplissements scientifiques.

Материал подготовил: Всеволод Жаров и Алексей Чернореченский
На сайте автора www.chernorechenski.narod.ru можно познакомиться с его литературным и музыкальным творчеством.

RésumetteLa réalisation d’un grand projet architectural émane toujours de la commande de celui qui finance le chantier, que ce soit un gouvernement, un roi ou un riche propriétaire. Ainsi c’est plutôt le goût esthétique du client que les tendances de l’époque qui laisse son empreinte inévitable sur le style de la bâtisse. C’est pourquoi tout ce qui est construit en France — monuments gallo-romains, théâtres, bibliothèques, immeubles résidentiels ou châteaux — tout peut être considéré comme appartenant à un «style français» quel que soit son style architectural proprement dit.

1 état (m) de choses — порядок вещей
2 classes (f, pl) possédantes — имущие классы
3 laïque — нерелигиозный
4 Pont du Gard — подробно FRAN cité 11
5 Charlemagne — Карл Великий (742-814) король Франков и император Запада
6 serf (m) — слуга
7 Chambord — подробно FRAN cité 9
8 élimination (f) — устранение
10 d’antan — былых времён
11 désinvolture (f) — непринуждённость
12 cité-dortoir (m) — спальный район
13 d’entre-deux-guerre — в период между мировыми войнами (1918-1939)
14 ossature (f) — несущая конструкция
15 réitéré — неоднократный
16 métro, boulot, dodo — метро, работа, сон
17 décernement (m) — вручение
18 raffermir — укреплять
19 sortir de sa chrysalide — приобрести известность

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